Le froid tendre de l’hiver
Frappe déjà à ma porte…
Si consolateur et pourtant mordant.
Étrangement, et si doucement
il réveille mon cœur gelé pour lui montrer
La montagne de regrets que la chaleur a masqué…
*je me sens autre et tellement
plus qu’un corps animé de sang
battant la vie sans en avoir conscience*
J’erre dans mon vide intérieur
Avare de repère et de chaleur
Et tout se dérobe à mes mains
Comme un monde silencieux sans fin
Où est passé le tangible de ma vie ?
N’est ce qu’un songe dont je ne suis
La seule à jouer la comédie ?
Ce sentiment ineffable m’échappe des doigts
Je ne saurai décrire combien il me met en émoi…
Ah temps perdu ! Glace gelée déchue,
Ne saurais-tu exprimer à mon cœur perdu
la joie de n’être qu’absence absolue ?
Dans le refuge de mon cocon
où tout n’est que silence figé
Je me réfugie dans un calme feutré
pour reprendre mon souffle…
Tellement déboussolée
Par ce monde ivre de vivre sans réaliser
que le présent avidement coule
sans que nous y soyons ancrés.
Et dans le froid de cette bulle
Je me sens perdre pied
Abandonnant mots et virgules
Dans une folle envolée…
Alors rien ne m’attache plus à cette Terre
Ni l’esprit ni le cœur, si ce n’est mes chairs.
De tout côté je tourne le regard
À l’affût d’un sauveur inespéré
Et je ne fais face qu’au miroir
Qui me rappelle à ma réalité.
Impuissante
Ballotée comme un morceau de bois
prisonnier de la mer aux abois,
Elle me laisse pantelante …
… cette question sans foi
Du Pourquoi ?
La fuite dans l’imaginaire
ne saurait toujours me distraire,
Car bien trop vite j’y reviens…
À cette torture lente
À cette mensongère innocente
Distillée à mon âme tous les matins…
IGNORANCE
Je te hais
Autant que je te bénis
de ne pas me troubler
Mais enfin je voudrais…
Que tu donnes du sens
à cette lutte acharnée !
Âme perdue
cherche Ancre à la vie
pour ne plus
errer entre deux ici.
© Witchlight Dreams
30 septembre 2012